Gestion des dommages causés par la grêle aux installations solaires

Les capteurs solaires thermiques et les modules photovoltaïques disponibles sur le marché sont certes certifiés pour résister à la grêle jusqu'à une certaine taille, mais pas aux boules de glace de cet ordre de grandeur qui s'abattent à une vitesse largement supérieure à 100 km/h. Les dégâts causés par la grêle sont donc considérables. De nombreux autres éléments de construction comme les tuiles, les lanterneaux, les volets roulants, etc. ont également été détruits et doivent être remplacés. Swissolar dispose d'une Fiche technique qui explique comment se comporter dans de telles situations.

En cas de doute, faire inspecter l'installation

Après une forte tempête de grêle, il convient dans tous les cas de procéder à un contrôle visuel de l'installation solaire. Si aucun dommage visible n'est constaté, on peut partir du principe que l'installation n'a pas subi de dommages directs liés à la sécurité. Dans de tels cas, il peut néanmoins être utile de comparer le rendement énergétique pendant au moins deux ans avec celui des années précédentes et, le cas échéant, de faire réaliser des images thermiques de l'installation afin d'identifier d'éventuels points chauds.

En cas de dommages visibles (p. ex. verre brisé), le dommage doit être soigneusement documenté et déclaré à l'assurance. L'installation endommagée doit être expertisée par un spécialiste et la suite de la procédure doit être discutée avec l'assurance compétente. L'expertise et la réparation doivent être effectuées par des spécialistes et dans le respect de toutes les règles de sécurité. Dans tous les cas, le fonctionnement de l'installation (ou d'une partie de celle-ci) doit être rétabli le plus rapidement possible en accord avec l'assurance.

Pour les inspections correspondantes, Swissolar recommande des spécialistes certifiés en tant que « Pros du Solaire® », mais il existe actuellement des délais d'attente, car ces entreprises doivent en ce moment contrôler des centaines d'installations.

Arrêter l'installation en cas de dommages évidents  

Si des dommages au verre sont constatés dans une installation ou si un ou plusieurs modules sont fortement déformés ou présentent d'autres dommages visibles, il est conseillé d'arrêter l'installation et de s'adresser à une entreprise spécialisée pour une inspection, de préférence à l'entreprise qui a installé l'installation. Une installation endommagée peut présenter plusieurs types de risques. D'une part, le bris de verre peut entraîner la chute d'éléments du toit. D'autre part, l'eau peut s'infiltrer dans l'installation suite à l'endommagement. Dans des situations particulières, si les modules ont également subi des dommages au niveau du circuit électrique, il peut même y avoir, dans le pire des cas, un risque d'incendie.

Après l'inspection, il est possible de décider, en concertation avec l'entreprise spécialisée, si l'installation peut être remise en service sans danger ou si des mesures particulières sont nécessaires.

Que disent les normes ?

En Suisse, les exigences relatives à la résistance à la grêle des éléments de construction, dont font partie les capteurs solaires thermiques et les modules photovoltaïques, sont définies dans la norme SIA 261/1:2020 "Actions sur les structures porteuses". Cette norme définit par exemple la classe de résistance à la grêle à laquelle doivent résister les éléments solaires installés sur un bâtiment d'une certaine catégorie dans une région donnée. Au niveau des maisons individuelles, la plupart des régions de Suisse exigent actuellement une classe de résistance à la grêle HW 3, c'est-à-dire que les éléments doivent résister à l'impact de grêlons d'un diamètre de 3 cm. Depuis 2019, le projet "Climatologie de la grêle" est en cours sous la direction de MétéoSuisse. Il a par exemple conduit à une adaptation de la carte appelée "Danger de grêle", qui tient compte de l'évolution de la fréquence (probabilité) et de l'intensité des chutes de grêle. Dès que cette carte sera formellement intégrée dans les ordonnances, de nouvelles classes de résistance à la grêle, plus élevées que celles actuellement en vigueur, s'appliqueront donc à différentes régions.